La « psychose » est un terme qui est parfois mal compris. Contrairement à ce qu’on entend dans le langage commun, la psychose ne consiste pas en une obsession ou en un mouvement de peur ou de panique. En psychologie, la psychose se caractérise plutôt par une perte de contact avec la réalité.
Pendant un épisode psychotique, la manière dont la personne perçoit son environnement et ses pensées est tellement altérée qu’elle a du mal à distinguer ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Pour son entourage, les comportements de la personne peuvent sembler étranges, ses raisonnements incompréhensibles ou ses idées saugrenues. Pourtant, tous ces éléments font parfaitement sens pour elle.
Chez les jeunes personnes, il peut parfois être difficile de faire la distinction entre un comportement simplement original, une grande imagination et des symptômes proches de ceux de la psychose. Alors, comment faire la différence ?
Il existe plusieurs symptômes caractéristiques de la psychose, mais les plus visibles sont les hallucinations et les délires. Les hallucinations se manifestent lorsque la personne entend des voix ou des sons ou lorsqu’elle voit des objets ou des personnes que les autres ne peuvent pas percevoir. Quant aux délires, il s’agit de croyances particulièrement tenaces, mais qui sont erronées par rapport à la réalité. Par exemple, la personne peut avoir la certitude d’être persécutée par une organisation secrète ou par un gouvernement.
Il est important de noter que de tels symptômes surviennent rarement du jour au lendemain chez un individu. Au contraire, ils apparaissent souvent progressivement et sont généralement précédés de signes avant-coureurs qui peuvent durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Les repérer précocement est une étape importante pour la prise en charge.
Les signes avant-coureurs de la psychose peuvent débuter progressivement dès l’adolescence, le plus souvent entre 15 et 25 ans. Ces signes peuvent inclure un sentiment d’étrangeté, une méfiance excessive sans raison apparente, des altérations dans les perceptions (comme des distorsions auditives ou visuelles), ou encore la présence de pensées magiques persistantes.
Lorsque ces signes dépassent une certaine intensité, cela peut placer le jeune dans le groupe des personnes dites « à risque de psychose ». Parmi elles, 25% connaîtront un premier épisode clairement psychotique au cours des deux années qui suivent l’apparition des premiers signes. Malheureusement, de nombreux jeunes à risque ne sont pas identifiés suffisamment tôt.
Plus tôt les jeunes à risque sont identifiés, plus rapide est la prise en charge et meilleur est le pronostic. En effet, une fois le risque repéré, il est possible de proposer à la personne un accompagnement adapté afin de soutenir son fonctionnement psychique, de développer ses ressources et, ainsi, de réduire le risque d’apparition d’un premier épisode psychotique.
Récemment, des chercheurs internationaux ont développé une méthode d’évaluation permettant de repérer avec précision les signes les plus susceptibles de prédire un premier épisode psychotique. En Suisse romande, seuls quelques rares services hospitaliers très spécialisés peuvent offrir une telle évaluation.
L’équipe du Cabinet Inter’Act dispose d’un psychologue formé et expérimenté dans la détection du risque psychotique à l’aide des méthodes scientifiques les plus récentes. Si votre enfant ou l’un de vos patients fait l’expérience de signes avant-coureurs, vous pouvez nous demander une évaluation spécialisée pour tout jeune entre 12 et 20 ans en cliquant ici.