L’art d’être un parent zen

La parentalité est un voyage mêlant moments de bonheur et défis redoutables : répondre aux besoins des enfants, jongler avec de multiples rôles, faire équipe avec l'autre parent... les sources potentielles de stress sont aussi nombreuses que variées !

Quelle est la frontière entre le stress « ordinaire » et l'épuisement parental ? Quels sont les signes annonciateurs de cet épuisement ? Comment y remédier ? Autant de questions abordées dans cet article.

La pression d'être parent

Si le stress a probablement toujours accompagné la parentalité au cours de l’histoire, de nouvelles pressions liées à des changements récents se sont ajoutées au 21ème siècle. Entre l’évolution des rôles de genre, qui implique une conciliation entre vie familiale et professionnelle, la mise en avant des droits de l'enfant et les responsabilités qui en découlent pour les parents, sous le regard attentif de l'État, ainsi que les recommandations en matière de parentalité fondées sur les avancées scientifiques, les parents d'aujourd'hui jonglent avec des exigences sans précédent.

Ces bouleversements se reflètent dans la vie quotidienne… dès la naissance de l’enfant : des conseils sur l'allaitement et le sommeil des nourrissons aux injonctions liées à l’éducation en passant par les recommandations concernant l’utilisation des écrans. Les parents se posent bon nombre de questions : Ai-je pris les bonnes décisions ? Ai-je bien réagi de la bonne manière ? Suis-je un « bon » parent ? La pression à être un parent (presque) parfait peut conduire à un épuisement réel, touchant environ 5% des parents en Suisse (Consortium IIPB – Sondage 2018-2019).

Du stress ordinaire...

Dans le tourbillon de la parentalité, les parents font face à une myriade de facteurs de stress. Dès le début de l’aventure, la perspective d'avoir un enfant et la grossesse suscitent de nombreuses questions, tandis que l'arrivée d'un nouveau-né nécessite des ajustements à la fois personnels et professionnels, pouvant parfois engendrer un sentiment de solitude.

La crainte des maladies, des accidents ou de l'exclusion sociale est aussi présente pour les parents qui sont soucieux du bien-être de leurs enfants. Les différentes périodes de développement des enfants entraînent leur lot de défis, depuis l’accompagnement des émotions chez les jeunes enfants jusqu’à la gestion des conflits avec les adolescents qui construisent leur propre identité. Les attentes élevées et les aspirations des parents quant à la réussite et à l'épanouissement de leurs enfants ajoutent une pression supplémentaire, de même que les besoins spécifiques tels que les maladies, les handicaps ou les troubles psychologiques chez l'enfant.

Malgré ces défis, la plupart des parents parviennent à s’en sortir plutôt bien. Pourquoi ? Parce que ces sources de stress ne se présentent pas simultanément chaque jour, et parce que les moments de bonheur liés à la parentalité et les ressources disponibles contribuent à équilibrer la charge.

… à l’épuisement

L'épuisement survient lorsque le stress devient excessif sur une période prolongée, sans que le parent dispose des ressources nécessaires pour y faire face. Dans de telles circonstances, plusieurs symptômes peuvent apparaître.

Initialement, le parent épuisé ressent généralement une fatigue intense et persistante liée à son rôle parental, même après une nuit ou un week-end de repos. Cette fatigue se reflète sur le plan émotionnel, avec de l'irritabilité, de la tristesse ou de la colère, par exemple. Le parent épuisé peut également éprouver des difficultés à penser clairement et souffrir de maux physiques.

Pour préserver les maigres ressources qui lui restent, le parent va naturellement se distancier émotionnellement de ses enfants. Cela se manifeste par un désinvestissement dans la relation et une diminution des marques d’affection. Malgré tout, il est crucial de souligner que le parent continue d'aimer son enfant ; ces comportements de retrait sont une manière pour lui de se protéger.

Cette détérioration de la relation entraîne une saturation et une perte de plaisir dans le rôle parental. Le parent épuisé exprime son incapacité à assumer pleinement ce rôle qui lui demande « trop ». Passer du temps avec ses enfants ne procure plus d'émotions positives et ne lui redonne plus l'énergie nécessaire pour s'occuper d'eux.

Face à ces différents signes, le parent épuisé ressent souvent un contraste : il prend conscience qu'il n'est plus celui qu'il était ni celui qu'il souhaiterait être dans ce rôle. Cela peut engendrer des sentiments d'incompétence, de honte ou de culpabilité.

Un équilibre délicat entre stresseurs et ressources

Comment en arrive-t-on à l’épuisement ? On peut visualiser la parentalité comme une balance à deux plateaux. D'un côté se trouvent les stresseurs, comprenant tous les éléments qui coûtent aux parents tels que le souci de bien faire, le stress au travail, les conflits avec l’autre parent, et bien d'autres.

De l'autre côté se trouvent les ressources qui permettent d’alléger la charge et de rendre l'expérience parentale plus agréable, comme l'expression des émotions et des besoins, le temps pour soi, le soutien reçu du conjoint ou de l'entourage ou encore le temps de qualité avec les enfants.

Lorsque la parentalité est épanouissante, les ressources disponibles permettent de compenser les stresseurs auxquels les parents sont confrontés. Cependant, l'épuisement survient lorsque les stresseurs s'accumulent sur une période prolongée sans que les ressources nécessaires soient disponibles pour les contrebalancer.

Ainsi, l'épuisement guette tout parent qui doit faire face à un grand nombre de stresseurs sans disposer d'une compensation suffisante par des ressources. En revanche, la nature des stresseurs et des ressources est unique à chaque parent : ce qui se trouve sur les deux plateaux de la balance est toujours personnel et spécifique à chaque situation.

Comment naviguer avec sérénité au cœur des vagues de stress ?

Pour maintenir l’équilibre, plusieurs pistes sont envisageables. Tout d'abord, lors de l'évaluation de sa propre balance, il est possible d’identifier et d’éliminer définitivement ou temporairement certains stresseurs. Pour ceux qui sont inévitables, il est possible de chercher des moyens de réduire leur impact.

En ce qui concerne les ressources, il est utile de faire un inventaire de celles déjà disponibles afin de les reconnaître et de les mobiliser. Il peut également être bénéfique d'explorer de nouvelles ressources en envisageant des solutions alternatives auxquelles on n'avait pas pensé auparavant.

Que vous ressentiez les premiers signes de fatigue ou que vous soyez totalement épuisé·e, l’équipe des psychologues du Cabinet Inter’Act peut vous accompagner. Nous pourrons vous aider à faire le bilan de votre propre balance et travailler ensemble pour retrouver votre équilibre. Parce que chaque expérience parentale est unique, notre approche est adaptée pour répondre aux besoins spécifiques de chaque parent, les aidant ainsi à naviguer avec sérénité dans les eaux parfois agitées de la parentalité. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.

Lecture conseillée : Mikolajczak, M., & Roskam, I. (2020). Le burn-out parental : l'éviter et s'en sortir. Odile Jacob.